Energies-Machines/Êtres humains, un rapport de force inégal

De longue date, c’est le travail des personnes qui a financé la politique sociale du pays. C’est particulièrement le cas dans nos sociétés modernes, organisées pour soutenir les populations, apporter de la solidarité, augmenter l’espérance de vie. De fait dans les pays les plus avancés au niveau social, le poids qui pèse sur les travailleurs est important. Cela affecte énormément leur compétitivité.

De leur coté, les énergies, dont les coûts d’usage sont réduits ont une valeur ajoutée très compétitive, face au travail humain pour certains domaines. Il suffit, pour s’en rendre compte, de faire quelques comparaisons. Une machine à laver le linge fera le travail nécessaire en une heure environ et pour un bilan énergétique dérisoire, de 1 à 2kWh. De son coté, la personne qui aurait à laver la même quantité de linge, utiliserait dans le meilleur des cas les mêmes quantités d’eau chaude et froide et de produit de lavage. Mais il lui faudrait pas moins d’une bonne heure pour faire le travail. Pour conclure la comparaison, faisons un petit bilan financier : à 15c€ le kWh, cela revient à 30c€ pour le coût énergétique. Imaginons maintenant que la machine, dont le coût d’achat serait de 300€ soit en mesure de réaliser 1000 lavages avant de tomber en panne. Le cout d’amortissement par lavage serait de l’ordre de 30c€. Au total cela ferait moins de 1€ pour le machine à laver le linge qu’il faut opposer à 10€, le cout horaire d’un travail manuel, une valeur assez réaliste et consensuelle. Avec ce petit calcul, on voit combien la machine et avec elle l’énergie, sont devenues beaucoup plus compétitives que l’être humain, avec un rapport au delà de 10… Des exemples similaires, il y en a plein à faire. Vous pouvez regarder les calculs pour produire 1kWh avec un vélo générateur d’énergie électrique ou encore d’autres comparaisons tout à fait convaincantes.

Face à ce combat déloyal, qu’allons nous devenir à très court terme ? Même les travailleurs efficients, même le travail intellectuel finira par être mis en concurrence dans les prochaines années ou tout au plus les prochaines décennies. Une partie importante de la redistribution est basée sur le travail et la valeur ajoutée des êtres humains. Si celle-ci vient à diminuer ou à manquer ou que d’autres s’en chargent, comment allons nous financer nos retraites, notre sécurité sociale, etc… Et toute cette énergie consommée, principalement non renouvelable, quel avenir va t elle nous offrir ?


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