Impact des taxes universelles sur le pouvoir d’achat. Court et moyen termes
Les taxes universelles sont massivement mal perçues par la population car elles pèsent plus fortement sur les pauvres que sur les riches. En effet, lorsque une taxe évolue à la hausse sur un bien de consommation courant, comme par exemple la TVA, on pourrait être tenté de se dire que c’est assez juste puisque, plus les gens consomment et plus ils paient de TVA. Et cela est bien vrai. Le problème c’est que cette hausse n’est pas facile à gérer de la même manière pour tous. En effet, une hausse de 5€ sur un caddie de course n’a pas le même impact sur le reste à consommer d’un ménage pauvre et d’un ménage riche. De fait, les taxes universelles sont très lourdes de conséquences pour les ménages les plus pauvres et tous ceux qui ont du mal à dégager de la marge, une fois les loyers, crédits et autres charges assumés.
A ce titre, la croissance à la hausse de la taxe carbone, voulue par le gouvernement de M. Philippe mais sans compensation suffisante, s’est heurtée à cet écueil et au refus d’une part importante des citoyens Français d’assumer le poids de la transition énergétique en rognant la marge ou le peu de marge de leurs ménages. Le court terme face au long terme. Évidemment, pour les classes supérieures, la perception est toute différente car l’effort à faire pèse peu sur la marge et le reste à vivre ou consommer. Et pourtant, on ne peut que comprendre la position des ménages dont les fins de mois sont tendues et qui voient par ailleurs les classes supérieures partir en voyages, en croisières ou pratiquer des loisirs dispendieux en énergies.

Il semblerait donc logique, voire obligatoire de faire coïncider à toute nouvelle taxe universelle, une compensation point par point ou encore euro par euro, et cela jusqu’à des niveaux de consommation que l’on qualifiera de raisonnable. En rendant cette compensation la plus universelle possible, on s’assurerait que l’ensemble des citoyens pourrait avoir une perception juste et égalitaire de ce nouvel impôt et adhérer avec des charges nouvelles comme celle de la taxe carbone. Ce n’est qu’en assurant une équité dans l’effort que la majeure partie de la population pourra adhérer avec le principe du pollueur payeur. Non pas qu’elle y soit opposée sur le principe, mais juste parce que toutes et tous, nous savons que l’effort est consenti, que s’il pèse pareil sur tous et si la justice sociale est de rigueur. Nous en avons besoin, maintenant, et cela nous fait défaut pour l’instant.

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