Prix des énergies en France
Le prix de revient des énergies traditionnelles est assez variable et fortement dépendant de l’offre et de la demande, en particulier pour ce qui est des énergies fossiles. De son coté les prix de vente aux consommateurs sont très fortement dépendants et impactés par les niveaux des taxes qui sont déjà appliquées à chacune des énergies. Ce que l’on peut dire c’est que ces différentes énergies sont déjà fortement taxées, à plusieurs niveaux, pour financer par exemple le réseau routier pour ce qui est de l’essence, ou encore le réseau de transport pour ce qui est de l’énergie électrique. Des contributions supplémentaires comme la taxe carbone ou des taxes pour financier les investissements dans les énergies renouvelables sont déjà en place et pèsent sur les ménages et les entreprises soumis aux tarifs règlementaires des énergies.
Si l’on prend le cas de l’énergie électrique consommée en France, quasi exclusivement produite en France, son prix de revient est de environ 5 à 6c€ (centimes d’Euro) par kWh. La différence entre ce prix de revient et le prix public, qui est de l’ordre de 10c€, correspond aux poids de diverses taxes, et des couts d’acheminement de l’énergie. C’est une approximation raisonnable et assez réaliste de considérer qu’il en va de même pour les énergies dérivées du pétrole ou du gaz naturel, avec une part encore plus importante pour ce qui est du niveau des taxes. On arrive à un prix de vente du kWh aux consommateurs finaux de 15c€ environ, quelle que soit l’énergie, soit grosso modo 3 fois le prix de production/achat initial.
Une part significative de ce coût est le fruit d’une taxation assez importante, de l’ordre de 1/3 de la facture, toutes énergies confondues et tous consommateurs confondus. Au total, les ménages, les entreprises et les administrations ont dépensé 167Md€ pour leur consommation d’énergie en 2018. La consommation d’énergie finale en France étant de l’ordre 1600TWh, ce montant correspond à un cout moyen au kWh de l’ordre de 10c€. Cela met en relief l’impact des différents tarifs pour les entreprises gourmandes en énergies (comme le transport, le BTP), et les gros consommateurs industriels (aciéries, cimenteries), pour lesquels, les niveaux des taxes et les conditions tarifaires sont beaucoup plus avantageux.

Cela signifie aussi que aujourd’hui ce sont les ménages et les entreprises sans tarification spéciale sur lesquels pèse la majeure partie des taxes sur les énergies. Pour les gros consommateurs d’énergies, ceux qui polluent donc le plus, l’énergie est moins chère… Cela leur permet(trait) de rester davantage compétitifs. Mais cela conduit également à ne pas envoyer le bon signal-prix en direction de ces consommateurs.

Malgré les taxes en place sur la plupart des consommateurs, les prix des énergies en France ne sont pas représentatifs de leurs vraies valeurs. Il existe ici un gisement et une opportunité uniques pour mettre en place un mécanisme restaurant la valeur de l’énergie, aux bénéfices de la société et de l’environnement.
Note : Dans cet article et dans les suivants, certains chiffres sont volontairement arrondis et moyennés pour simplifier les calculs et éviter de rentrer trop dans les détails. Faute de valeurs fiables disponibles, certains chiffres sont des estimations de l’auteur. Pour ces estimations, l’auteur a fait de son mieux mais ne peut pas en garantir l’exactitude.
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