Synthèse sur le transfert de charges sociales
Nous venons de voir comment un transfert important de charges sociales des travailleurs et des ménages vers l’énergie pourrait sensiblement changer la perception que l’on a de la productivité des travailleurs, mais également de la véritable valeur de l’énergie et de sa place dans la société.

Ce faisant, l’énergie deviendrait un bien commun, qui contribuerait au financement des actions sociales, des solidarités. Son usage et sa valeur ajoutée se verraient redéfinis avec tous les bénéfices pour la cause environnementale. De l’autre coté, les travailleurs gagneraient immédiatement en productivité, le cout du travail étant significativement raboté. Les ménages seraient convenablement soutenus, sans conditions de ressources et disposeraient naturellement d’un droit à consommer sans surtaxe. Chacun resterait libre de ses choix de consommation. Les tarifs des énergies pousseraient les uns et les autres à en faire un bon usage, sans pour autant étrangler le portefeuille des plus défavorisés et sans interdit ou obligation.

Enfin coté entreprises, celles ayant un équilibre entre couts énergétiques et couts humains se verraient non touchées par le transfert de charges. Elles verraient dans un futur proche les bénéfices du transfert de charges sociales sur l’emploi et le climat social. La compétitivité des travailleurs, significativement ré-évaluée par la baisse des charges, changerait la vision des employeurs en quête de marges. Les entreprises faisant une place importante à la masse salariale comme dans les hôpitaux, l’éducation, les organismes sociaux, les travaux manuels, l’artisanat, etc se verraient récompensées pour leur place dans la société en faveur de l’emploi et de sa valeur. Les entreprises fortement dépendantes en énergies verraient leurs couts directs augmenter, ce qui les pousseraient à revoir leurs consommations d’énergies. A très court terme, elles seraient soutenues pour améliorer leurs dépendances à certaines sources d’énergies, moyennant un projet de transition énergétique ambitieux. En ce sens, elles seraient accompagnées pour travailler sur les types d’énergies consommées et en améliorant l’efficacité énergétique des procédés. Pour soutenir les entreprises soumises à la concurrence internationale, des taxes aux frontières ou des abattements spécifiques pourraient être envisagés, le temps que l’approche rencontre des échos similaires dans d’autres pays.

Pour nous convaincre maintenant du bien fondé de taxer les énergies et parmi elles encore davantage les énergies les plus indésirables, nous proposons maintenant un second cycle d’analyse. Celui-ci considère comme admis, l’intérêt de mettre en place un transfert de charges sociales en taxant fortement les énergies non renouvelables et les énergies fossiles.
Poursuivre avec l’analyse suivante : Perspectives du transfert de charges sociales sur la période 2020-2050.
Article précédent : Impacts sur les prix à la consommation et la compétitivité des entreprises
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